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2.3.Thèmes
L'amour et la jalousie
Deux thèmes indissociables l'un de l'autre; quand nait l'amour nait la jalousie de Swann.
Un amour de Swann a comme valeur de vérité générale. Selon Proust, l'amour se définit par la jalousie. Il montre la conception de l'amour de Swann et de son rapport avec les femmes. Lorsqu'il ne trouve pas Odette chez les Verdurin, il ressent de l'angoisse et c'est dès ce moment qu'il découvre son amour pour elle. L'amour est vécu, comme « un mal sacré ». Chez Proust l'amour se définit également par la souffrance qui l'accompagne, et l'angoisse qu'il provoque. Ainsi, la jalousie est un critère de l'amour; elle en est le déclencheur, mais lorsqu'elle ne se manifeste plus, l'amour n'est plus.
Le temps
Une vie s'écoule, sans qu'on en ait conscience. Le temps n'existe pas au présent, ni au futur, mais uniquement au passé.
Proust à l'obsession du temps perdu, du temps perdu à ne pas écrire. Et c'est par le souvenir, la réminiscence, qu'il se rappelle de ce temps qu'il a perdu et qu'il retrouve par l'écriture, par l'art. Le temps a beau être le champ d'action idyllique, il est aussi nécessaire à la création; le temps est donc à la fois paradis et enfer.
Dans Un amour de Swann, Swann dispose de son temps comme bon lui semble, mais il ne profite pas de ce privilège et il le gaspille. Son temps est conditionné par l'emploi du temps d'Odette. Swann devient donc pour le narrateur un exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Proust a donc, une vision pessimiste de l'amour, où l'amour n'est que temps perdu. Swann perd son temps a être jaloux, et ne peut pas avancer dans ses projets. L'amour prend du temps à se concrétiser et Swann prend du temps à en guérir.
L'art
L'art joue un rôle essentiel dans l'amour de Swann et Odette. C'est par la sonate Vinteuil que leur amour grandit, ainsi que grâce à la ressemblance d'Odette de Jethro dans une toile de Botticelli. Swann a besoin de ce lien entre elle et l'esthétique pour lui donner de l'importance, et donner de la valeur au sentiment amoureux. L'art permet à Swann de se rapprocher d'Odette, elle qui n'y comprend rien veut en savoir plus. Dès le début, c'est l'art également qui fera qu'Odette s'intéresse particulièrement à Swann.
Mais dans un sens plus profond, la vie est répétition, et l'art réminiscence. Par l'art, on peut découvrir une origine, oubliée dans un premier temps. La musique révèle un savoir enfoui, sans passer par la connaissance.
la critique des milieux bourgeois et de la noblesse
L'œuvre n'est pas seulement une œuvre qui suit une réflexion psychologique, mais c'est aussi une analyse de la société du temps de Proust. Celui-ci fait une impitoyable critique, de la sphère aristocratique des relations de Swann, et de la sphère du monde bourgeois, représentée par les Verdurin.
Proust se moque du docteur Cottard, qui croit savoir, alors qu'il est naïf et stupide. Digne des romans de Flaubert, par sa profession, par la bêtise qu'il incarne, et par ses discours vide de sens.
La bêtise du petit groupe est montrer aussi par les expressions prises au pied de la lettre; par exemple Mme Verdurin qui se décroche réellement la mâchoire en riant trop.
L'aristocratie est montrée avec un langage superficiel et oral. Ils sont sensible à "l'euphonie ». Ils reprochent, par exemple à une dame de n'avoir un nom euphonique: Cambremer. Cet esprit excelle dans le comique. Ils cherchent les jeux de mots, et vont parfois jusqu'à l'obscénité.
Avec l'un comme avec l'autre des langages, Proust met en contraste le langage musical, pour le valoriser, car celui-ci a besoin d'être déchiffré, il est secret et troublant.
Analyse
p. 146 à 148: de « Elle le pria d'éteindre la lumière... » à « ...à la recherche de la vérité. »
Situation:
Ce passage se situe après que Forcheville soit accepté dans le « clan » des Verdurin et que la souffrance de Swann grandit de plus en plus. DE PLUS, SWANN S'EST DEJA FAIT REJETTE LUI-MEME DU GROUPE.
Il a été voir Odette chez elle, mais celle-ci se dit souffrante et reste encore moins de temps que d'habitude avec lui. Swann doute une fois de plus de la vérité des propos de son amie.
Vocabulaire:
(l.10) fiacre: voiture a quatre roues et à quatre sièges.
(l.23) torturer: faire souffrir moralement ou physiquement
(l.30) mouvoir: mettre en mouvement, remuer, faire changer de place.
(l.30) châssis: cadre, en bois ou en métal, qui entoure ou supporte qqch.
(l.36) acuité: caractère de ce qui est aigu.
(l.64) commérages: bavardages, propos médisants de commères.
(l.74) soudoyer: s'assurer le concours de qqun à prix d'argent.
(l.78) investigation: recherche attentive et suivie.
Division:
1.(l.1-29): Les doutes de Swann
2.(l.30-49): Le souffrance de Swann
3.(l.49-80): Le bonheur de l'amour
1-2: changement de temps; on passe du passé simple à l'imparfait.
2-3: le « Et » indique un changement, dans ce cas un changement de sujet; le narrateur de nous décrit plus la souffrance que procure l'amour, mais le bonheur.
Analyse proprement dite:
axe: La jalousie qu'éprouve Swann rend visible son amour pour Odette
Ce passage rend bien l'image de l'amour qu'a Proust.
Dès le début du passage, le doute apparaît chez Swann; il doutent des intentions réelles d'Odette et de ce qu'elle lui dit. → On repère de CHAMPS LEXICAL DU DOUTE
Mais ce doute, et ces soupçons font souffrir Swann; il en est tourmenté et ceci va jusqu'à le torturé, il veut connaître la vérité. → On peut repéré cette fois-ci le CHAMPS LEXICAL DE LA DOULEUR.
Cette douleur est mentale, elle le ronge de l'intérieur. Il devient obsédé par la vérité, car il doute d'Odette; il cherche par tous les moyens à trouver cette vérité, et ressent jusqu'à (je cite) « un plaisir de l'intelligence » lorsqu'il croit avoir compris le manège d'Odette.
→Le CHAMPS LEXICAL DE L'INTELLIGENCE est donc visible.
Par l'intelligence, par la recherche, par ce jeu, Swann ressent une forme de plaisir, et ceci malgré la souffrance. Après la souffrance, vient le bonheur. → Il y a donc, UN CHAMPS LEXICAL DU BONHEUR
Par l'amour que Swann porte à Odette, et uniquement grâce à celui-ci, les choses les plus viles et les plus honteuses deviennent belles, voire grandes.
Mais cette amour n'est pas constructif, car il détruit Swann, lui fait du mal, malgré cet apparent bonheur qu'il a à rechercher la vérité; ce bonheur n'est qu'indirectement lié à l'amour. C'est la jalousie, le doute, qui lui font faire des choses qu'il ne serait jamais cru capable de faire.
Conclusion:
Aux yeux de Proust, l'amour est définit par la souffrance et la jalousie qu'il accompagne.
Mais de plus, l'amour remplace la science pour l'amoureux; pour Swann l'amour qu'il a pour Odette remplace l'histoire.
Proust critique ainsi l'amour, et donne son point de vue à ce sujet. L'amour nous fait essayer de comprendre des futilité, nous rend jaloux, et nous fait souffrir; il est donc une perte de temps, car le temps qu'on passe à aimer, mais surtout à être jaloux et à souffrir, pourrait être utilisé à meilleur escient.
Proust nous montre Swann comme un exemple à ne pas prendre.
Conclusion
Un amour de Swann, est l'un des romans de ce début de siècle qui marque par sa poésie et la réflexion psychologique que Proust y met. Proust veut montrer sa vision du monde à travers l'histoire de Swann, et essaie de retrouver le temps qu'il a perdu grâce à l'art.
Personnellement, ce livre n'a pas été celui que j'ai préféré; parfois il faut relire plusieurs fois une phrase car elle est très longue et on a de la peine à suivre le fil. Mais la vision qu'a Proust de la vie est intéressante, et ceci même si je ne suis pas vraiment d'accord avec lui car il est malgré tout, trop pessimiste.
Débat
Pensez vous que le mot « amour » se définit forcément par la souffrance, ou la jalousie?
